La Rectocolite Hémorragique (RCH) est une Maladie Inflammatoire Chronique de l’Intestin (MICI). Elle apparait habituellement chez le sujet jeune, âgés en moyenne de 30 à 40 ans. Les lésions sont exclusivement situées sur le rectum et le colon. Il n’y a jamais d’atteintes des autres parties du tube digestif.

Quels sont les symptômes de la Rectocolite Hémorragique?

La Rectocolite Hémorragique est une maladie inflammatoire chronique qui évolue par poussées. La maladie atteint toujours le rectum, et peut remonter le long du tube digestif pour atteindre le colon, soit en partie, soit en totalité. Les symptômes varient selon la longueur de l’atteinte, mais on note de façon systématique des émissions glairo-sanglantes, qui peuvent être accompagnées de diarrhées et  de douleurs abdominales. A la différence de la Maladie de Crohn, il ne s’y associe pas d’atteinte ano-périnéale

Il peut exister aussi des manifestations extra digestives à type de douleurs articulaires, des atteintes cutanées, hépatiques…

Tous ces symptômes ne sont pas spécifiques et le diagnostic de Rectocolite Hémorragique ne peut être posé qu’après une prise en charge gastro-entérologique adaptée et réalisation d’une coloscopie avec biopsies.

Quelles sont les complications de la Rectocolite Hémorragique?

La Rectocolite Hémorragique évolue par poussées successives d’intensité variable. La principale complication aiguë de la RCH est la survenue, heureusement rare, d’une colite aiguë grave (atteinte aiguë du gros intestin) nécessitant une prise en charge hospitalière, médicale et parfois chirurgicale urgente. Les complications à type de perforation ou d’hémorragie sont plus rares mais potentiellement graves.

En revanche, à long terme et surtout après 10 ans d’évolution de la maladie chez les patients porteur d’une maladie étendue, il existe un risque accru de cancer du colon et du rectum. Ceci impose une surveillance stricte des personnes porteuses de la maladie, et ce même en cas de disparition complète des symptômes. On réalisera alors de coloscopies régulières avec biopsies étagées.

Quel est le traitement de la Rectocolite Hémorragique?

Le traitement actuel de la Rectocolite Hémorragique repose sur une prise en charge médicale stricte, et s’appuie sur les traitements anti-inflammatoires (5 ASA, corticoïdes), les immunomodulateurs (Imurel®, Purinéthol®, Méthotrexate®) et les biothérapies (anti TNFα comme le Rémicade® ou l’Humira®). En phase aiguë, une mise au repos du tube digestif par la mise en route d’une nutrition intra-veineuse exclusive peut être nécessaire.

Le traitement chirurgical a plusieurs indications: soit en urgence dans les formes sévères résistantes au traitement médical ou dans les formes compliquées, soit en chirurgie programmée dans les formes chroniques invalidantes ou en cas de transformation maligne.

En urgence, on effectuera une colectomie subtotale (ablation de la quasi totalité du colon) avec une iléostomie (anus artificiel qui consiste à coudre l’intestin grêle à la peau) et une sigmoïdostomie (colon cousu à la peau). Cette intervention est souvent réalisée par voie cœlioscopique, mais avec un risque de devoir réaliser une laparotomie en cas de difficultés opératoires. Une fois l’urgence passée, on décidera dans un second temps du rétablissement de la continuité digestive en conservant ou non le rectum.

En chirurgie programmée, on réalise soit une ablation totale du colon et du rectum, avec le plus souvent une couture entre l’intestin grêle et la peau (anastomose iléo-anale), soit une colectomie subtotale (ablation du colon sans ablation du rectum) avec une anastomose iléo-sigmoïdienne. Chaque dossier sera discuté entre les gastro-entérologues et les chirurgiens, afin d’adapter au mieux la stratégie de prise en charge des patients qui peut être parfois complexe. Là encore, l’intervention est réalisée par voie cœlioscopique, mais avec un risque de devoir réaliser une laparotomie en cas de difficultés opératoires. La réalisation d’une stomie (anus artificiel) peut parfois être nécessaire, le plus souvent de manière provisoire afin de limiter le risque de fuite au niveau de la couture.

Les complications post opératoires sont essentiellement représentées par les risques de fistule anastomotique (fuite au niveau de la couture), d’abcès, et les risques hémorragiques. Tous ces risques vous seront détaillés par votre chirurgien lors de la consultation pré-opératoire.

Pour en savoir plus

Fiche d’information de la Société Nationale Française de Colo-Proctologie sur la RCH

Fiche d’information de la Société Nationale Française de Colo-Proctologie sur la rectite chronique

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 auteur: dr Tavernier